les élèves ivoiriens dans les ruesCÔTE D'IVOIRE 

Nous sommes presqu’à la fin du mois et beaucoup d’élèves sont encore à la maison.

Savez-vous qu’il y a encore des enfants scolarisés qui sont à la maison faute de moyens financiers de leurs parents? Nous sommes près qu’à la fin du mois d’octobre et beaucoup d’enfants sont encore à la maison.

On n’a pas tenu compte de la période de la vente des premières récoltes agricoles des parent-paysans avant de fixer la rentrée scolaire et voilà que leurs fils qui sont nombreux, n’ont pas pu répondre à l’appel du ministère de l’éducation nationale qui a fixé la date de la rentrée à un moment où ils n’ont plus rien sur eux pour inscrire leurs enfants. En fait ce n’est pas l’inscription en tant que telle qui pose problème, mais l’achat des matériels scolaires trop diversifiés et variés, car chaque enseignant dicte là encore ses lois pour l’achat des fournitures et dirige parfois, les élèves vers des vendeurs, donnant ainsi l’impression d’un deal entre eux pour percevoir des perdiems.

Tout cela alourdit les charges trop énormes des parents d’élèves qui n’arrivent même pas à joindre les deux bouts. Si l’avenir des enfants doit nécessairement passer par l’école, que ceux qui ont la charge de conduire ce chemin soient à l’écoute et allègent les tâches pour que tout le monde, c’est-à-dire, tous les enfants soient bénéficiaires de cette faculté. L’école gratuite ne se sent pas sur le terrain. La gratuité est à quel niveau au juste? Ici aussi, la politique semble être à deux niveaux.

Ceux qui sont nantis qui scolarisent leurs enfants dans les grandes écoles soit dans les pays développés et les pauvres, dans les écoles dortoirs, les écoles-boutiques où on peut retrouver parfois plus de 50 élèves pour un seul enseignant, dans des conditions extrêmement difficiles et souvent, ils n’ont pas le droit de se plaindre. Mécontents et contraints, ils livrent leur savoir à demi-teinte et le plus grand nombre d’enfants triment sur les trottoirs, à la recherche de la débauche et de la pitance. 

Sans compter ceux dont leurs parents sont des salariés, la vie chère qui s’offre à leurs salaires, ne facilite pas non plus l’inscription de leurs enfants. Dans un gbaka, mini-car de transport de personnes que nous avons emprunté ce jour du 17 octobre 2024 en direction de Cocody, en provenance de Yopougon, les coups de fil, les murmures entre voisins se rapportent à des difficultés qui les contraignent à garder leurs enfants, neveux à la maison, il y en a qui sont en classe d’examen.

Nous attendons tous le bus un autre jour, à Angré direction la commune du Plateau et une file d’attente se met en place pour éviter le désordre, c’est ainsi qu’un passager se met dans une colère noire parce que celui qui est derrière lui, lui aurait marché sur les pieds, malgré le pardon, les supplices, il continue de vociférer. Une dame s’interfère et le monsieur ne veut pas entendre raison et se comporte si le monsieur qui lui avait cassé un orteil et serait à la base de ses problèmes. Nous montons dans le bus, il continue.

Je l’approche pour lui demander gentiment de quoi, il se plaint et vers la fin, j’en conclus que ses trois enfants sont encore à la maison et qu’il n’a pas encore eu les moyens pour les inscrire. Il a été content quand son fils aîné a obtenu son baccalauréat , maintenant pour l’inscrire et acheter ses manuels scolaires, il n’a pas les moyens et l’enfant est encore à la maison ruminant sa colère.

Voilà, les raisons qui le poussent à se mettre dans cet état de colère, mais je lui fais savoir que le voisin n’avait rien à voir dans sa traversée du désert. On va s’asseoir et je suis à côté d’une belle dame qui, aussi, renchérit pour me dire qu’il n’est pas le seul et qu’elle aussi a perdu son mari et a en charge ses quatre enfants dont deux dans les grandes écoles et les deux autres en secondaire et malgré les efforts, beaucoup reste à faire dans ce sens. La rentrée scolaire était fixée pour le 1er octobre et nous sommes au 17 du même mois et beaucoup sont à la maison.

 Est-ce que la grève peut ramollir cette inquiétude des parents et des élèves, on verra, mais la situation est contraignante.

                                     Joël  ETTIEN  

  Directeur de publication : businessactuality.com

Related posts

Leave a Comment